a. Avoir un seul maître
« Vous n'avez qu'un seul maître ... » (Mt 23, 8). Ici le mot « maître » n'a pas le sens de « Seigneur » celui qui commande mais de « celui qui enseigne ».On rencontre parfois des gens qui voudraient être Chrétiens tout en puisant dans la doctrine de Bouddha, de Marx, dans le Yoga… etc... On voit aussi des gens qui se disent chrétiens et qui parlent de réincarnation, de lutte des classes ou qui cherchent à développer leur puissance personnelle... ce sont des choses qui sont incompatibles avec la doctrine de Jésus.
Surtout on rencontre beaucoup de gens qui font une part à ce qui est du « monde » tout en acceptant quelques valeurs chrétiennes. Ces gens là ne sont pas des disciples de Jésus, ce sont des gens qui le suivent à moitié. La sagesse du monde et la sagesse de Jésus ne sont pas compatibles « c'est bien une sagesse que nous enseignons aux chrétiens confirmés mais ce n'est pas la sagesse de ce monde » (1 Co 2, 6).
Jésus nous dit : « Je suis la Vérité ». « Je suis venu rendre témoignage à la Vérité ».
b. Le suivre de façon immédiate et définitive
Jésus exige une réponse immédiate à son appel. Lorsque Simon et André entendent l'appel de Jésus, ils le suivent immédiatement abandonnant leurs filets, de même Jacques et Jean (Mc 1, 17-18.20). De même Levi abandonne le bureau de l'octroi sans attendre (Mc 2, 14).
Un jour Jésus appelle un disciple ; celui-ci lui demande d'aller d'abord prendre congé de sa famille, Jésus lui dit : « Celui qui, après avoir mis la main à la charrue, regarde en arrière, n'est pas digne du Royaume de Dieu »(Lc 9, 61-62).
Cela signifie qu'il ne faut pas attendre et remettre à plus tard la décision de suivre Jésus. C'est maintenant qu'il faut se mettre à sa suite.
Mais ce n'est pas seulement une fois qu'il faut répondre immédiatement : tout au long de notre vie, l'appel de Jésus viendra nous chercher et à chaque fois il faudra répondre avec la même disponibilité à la volonté de Dieu. Le Saint de Bétharam, Saint Michel GARICOÏTS nous aidera à comprendre comment il faut faire la volonté de Dieu. « Soyons disponibles pour faire la volonté de Dieu, sans retard, sans réserve, sans retour, joyeusement et par amour ».
Beaucoup de Chrétiens qui s'étaient engagés dans un service abandonnent au bout d'un certain temps parce qu'ils sont mécontents du responsable ou parce qu'on les a critiqués. D'autres, après avoir travaillé pendant quelques années, trouvent qu'il serait bien plus agréable de ne rien faire et ils cessent leurs activités.
Un vrai disciple de Jésus n'est arrêté que par la mort. Certes il y a parfois des modifications dans les situations professionnelles, familiales qui obligent à quitter une responsabilité, il y a aussi des appels qui font qu'on est contraint de modifier la forme de notre service, le temps que l'on peut lui consacrer. Mais on ne se met jamais en congé d'être disciple de Jésus. Ce n'est pas parce que j'ai changé de domicile, de profession, parce que je me suis marié que je cesse d'être disciple. C'est simplement la manière de servir qui change.
c. Renoncer aux attachements
« Laissant tout ils le suivirent » (Lc 5, 11). Les apôtres de Jésus ont tout abandonné pour suivre Jésus. Jésus ne demande pas cela à tous ses disciples, mais il leur demande de renoncer aux attachements afin d'être libres et de mettre l'obéissance à Jésus au-dessus de tout.
C'est ainsi que l'amour de Jésus doit être mis au-dessus des affections familiales : « Si quelqu'un me suit et ne m'aime pas plus que son père, sa mère, ses enfants et sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Lc 14, 26).
Le disciple de Jésus doit aussi veiller à ce que l'argent et les biens matériels ne séduisent pas son cœur. On ne peut pas se passer d'argent, ni de biens matériels, surtout si l'on est marié et responsable d'une famille, mais l'argent doit rester un serviteur et non un maître dont on devient l'esclave. Aussi Jésus déclare-t-il que nul ne peut servir deux maîtres : Dieu et l'argent. Il faut choisir (Mt 6, 24). L'argent devient vite une idole à qui l'on sacrifie tout. Tant que l'on a un trésor sur la terre il garde notre cœur captif : « Là où est ton trésor, là aussi est ton cœur » (Lc 12, 34).
À partir du moment où Jésus les a appelés, les disciples ont renoncé à leurs projets, à leurs travaux. C'est Jésus qui décidait de leur emploi du temps. Pierre navigue toujours sur sa barque mais ce n'est plus pour aller à la pêche, c'est pour transporter Jésus. Aujourd'hui encore le disciple de Jésus soumet ses projets et son emploi du temps aux projets de Jésus. Il faut perdre l'habitude de se laisser conduire par des envies, des désirs personnels, des caprices, pour chercher à répondre sans cesse aux désirs de Jésus à ses projets, pour rester toujours disponible à son œuvre.
Saint Jean nous dit que beaucoup de gens qui avaient cru en Jésus l'abandonnèrent « parce qu'ils préféraient la gloire qui vient des hommes à la gloire qui vient de Dieu »(Jn 12, 41-43).
La recherche des honneurs humains nous conduit toujours à l'infidélité à Jésus. Il y a en effet une distance incommensurable entre ce qui est honorable aux yeux des hommes, et ce qui l’est aux yeux de Dieu. Jésus dit que ce qui est grand aux yeux des hommes est abominable aux yeux de Dieu (Lc 16, 15).
Saint Paul, nous dit comment il a renoncé à ce qui faisait son honneur de Pharisien pour suivre Jésus : « Or toutes ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai considérées comme une perte à cause du Christ. Mais oui, je considère que tout est perte en regard de ce bien suprême qu'est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. À cause de lui, j'ai tout perdu et je considère tout cela comme ordures afin de gagner Christ ». (Ph 3, 7-8)
Même à l'intérieur de l'Église on peut rechercher les honneurs : être président, katekita... Ce qu'il nous faut désirer, ce ne sont pas les titres et les privilèges mais le service. Jésus nous dit que celui qui veut être grand parmi nous doit se faire le serviteur de tous (Mt 20, 26). La seule gloire que nous devons ambitionner c'est d'être disciple de Jésus.
d. Porter sa croix
« Celui qui ne porte pas sa croix et ne marche pas derrière moi ne peut être mon disciple » (Lc 14, 27). Porter sa croix voulait dire donner sa vie, être mis à mort à cause de sa fidélité à Jésus. Porter sa croix, c'est être fidèle à Jésus jusqu'à la mort. De fait parmi les disciples immédiats de Jésus beaucoup ont payé de leur vie la fidélité de Jésus : Etienne fut le premier Chrétien à être mis à mort à cause de sa foi. Il fut suivi quelques années plus tard par Jacques frère de Jean et puis par Pierre, Paul...
De nos jours encore, bien des chrétiens sont tués pour leur Foi ou sont morts en prison ou ont fait de nombreuses années de prison. D'autres doivent se contenter d'emplois subalternes, se voient interdire la porte des universités ou subissent mille tracasseries.
Mais même si nous ne sommes pas persécutés pour notre foi nous devons « donner notre vie à Jésus », renoncer à chercher notre plaisir, notre confort, notre gloire, à satisfaire nos ambitions personnelles.
La croix c'est aussi le moment où Jésus a donné la plus grande preuve de son obéissance et de son amour au Père. Ainsi nous portons notre croix lorsque l'obéissance à la volonté de Dieu devient difficile, déchirante, humiliante, fatigante... et que nous faisons cependant ce que Dieu nous demande.