Viendra ensuite un travail de réflexion en équipe (groupe de jeunes, groupe de prière, communauté, paroisse, C.P.P., C.A.E., école de la Foi, association, école catholique, groupe de catéchistes...). Là encore il serait bon de visionner le film présentant le bilan post-synodal, suivi d'un moment d'intériorisation, de prière. Suivra, après discussion, dialogue, discernement, le choix d'une ou deux actions à entreprendre. Attention ces choix doivent être réalistes et à la portée des membres du groupe. Il reviendra au Pasteur, au responsable du groupe, de coordonner les actions et d'exiger un plan de mise en œuvre en plusieurs étapes, incluant des évaluations de ce qui se réalise progressivement.
Personnellement, en tant que Berger du diocèse de Papeete, j'ai noté trois demandes importantes émanant des sept commissions : se former et former, servir (cela inclus la vocation chrétienne), évangéliser.
Mais attention, j'ai plusieurs fois entendu cet ordre : « Il nous faut aller aux périphéries », le Pape François nous met en garde : « L'Église "en sortie" est une Église aux portes ouvertes. Sortir vers les autres pour aller aux périphéries humaines ne veut pas dire courir vers le monde sans direction et dans n'importe quel sens. Souvent il vaut mieux ralentir le pas, mettre de côté l'appréhension pour regarder dans les yeux et écouter, ou renoncer aux urgences pour accompagner celui qui est resté sur le bord de la route. Parfois c'est être comme le père du fils prodigue, qui laisse les portes ouvertes pour qu'il puisse entrer sans difficultés quand il reviendra. » [EG n°46] Cela rejoint le mot d'ordre lancé en 1990 par Mgr Michel : « Marchons ensemble vers les autres... »
Voilà donc la perspective que semblent tracer les conclusions du bilan post-synodal. Il est souhaitable que chaque fidèle de bonne volonté, selon ses capacités, son âge, son milieu de vie, participe à ce grand mouvement d'action dans la vérité évangélique. Comme dit l'Apôtre Paul, il nous faut « avoir les sentiments du Christ », changer notre manière de penser, de se regarder soi-même et de regarder les autres, de vivre en famille, d'éduquer les jeunes, de vivre l'amour, de participer à la vie sociale. Bref, en nous plaçant dans la lumière de la vérité du Christ, nous devons mieux répondre à notre vocation chrétienne.
Trois domaines principaux sont à prendre en compte [cf. EG n°14] :
- celui des fidèles qui fréquentent régulièrement nos communautés, nos groupes, et des fidèles qui ont la foi mais qui participent irrégulièrement au culte ;
- celui des « personnes baptisées qui pourtant ne vivent pas les exigences du baptême » ;
- celui de « ceux qui ne connaissent pas Jésus Christ ou qui l'ont toujours refusé ».
Le Pape François nous invite à être inventif, en agissant avec charité, tout en nous adaptant aux nouvelles formes de culture, sans dénaturer la vérité, ni la tronquer, sans diminuer la valeur de l'idéal évangélique :
« La pastorale en terme missionnaire exige d'abandonner le confortable critère pastoral du "on a toujours fait ainsi". J'invite chacun à être audacieux et créatif... [EG n°33]
... ce qui compte c'est avant tout “la foi opérant par la charité” (Ga 5, 6). Les œuvres d'amour envers le prochain sont la manifestation extérieure la plus parfaite de la grâce intérieure de l'Esprit... [EG n°37]
... Ies énormes et rapides changements culturels demandent que nous prêtions une constante attention pour chercher à exprimer la vérité de toujours dans un langage qui permette de reconnaître sa permanente nouveauté. [EG n°41]».