L’ORDRE SOUVERAIN DE MALTE
Neuf cents ans au service des pauvres et des malades
Toute la vocation et l’histoire de l’Ordre de Malte pourrait être résumée dans sa dénomination complète : Ordre Souverain Militaire et Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte.
En effet, si neuf siècles nous séparent de la petite communauté monastique réunie à Jérusalem autour du Frère Gérard, le fondateur de l’Ordre, rien n’a changé de sa vocation, fondée sur les valeurs de l’Evangile : l’aide à toute personne dans le besoin, sans distinction d’origine ou de religion.
Un petit rappel de l’histoire
Une mission hospitalière
En 1048, le Calife d’Égypte, souverain de Jérusalem, autorise des marchands d’Amalfi1 à construire dans la partie chrétienne de la ville une église, un monastère d’hommes et un monastère de femmes, une auberge puis un hospice bâti sur l’emplacement de la maison de Zacharie (le père de Saint Jean Baptiste). Le futur Ordre de Saint-Jean de Jérusalem est né : rassemblant des moines et des chevaliers, il se voue à la gestion de l’hôpital pour l’accueil et le soin des pèlerins.
Un ordre religieux
Le 15 février 1113, une bulle élogieuse du Pape Pascal II place l’institution dirigée par le Frère Gérard, originaire de Martigues, sous la protection directe du saint Siège, approuve ses statuts et sa spécificité, en faisant ainsi un ordre religieux exempt de l’Eglise et autonome.
Le Bienheureux Gérard
Un ordre « militaire
La situation troublée des États latins d’Orient incite les membres de l’Ordre à ajouter en 1120 à leurs tâches religieuses et hospitalières des fonctions militaires. Durant plus de 150 ans, ils interviennent contre les assaillants des états chrétiens du Levant pour protéger malades et pèlerins.
Le Krak des Chevaliers
La souveraineté
En 1291, la chute de Saint-Jean d’Acre contraint les derniers survivants à quitter la Terre Sainte pour s’installer à Chypre où l’Ordre possède des Commanderies.
Le château de Kolossi à Limassol (Chypre)
L’Ordre y bâtit des hôpitaux et crée une flotte puissante pour contrer la progression ottomane.
En 1307, devant la cohabitation difficile avec les maîtres de l’île, il conquiert l’île de Rhodes et s’y installe officiellement en 1310.
Notre Dame de Philerme à Rhodes
Maître des lieux, l’Ordre s’organise ; il devient un Etat, met en place un gouvernement et sa nouvelle forme administrative. Durant deux siècles, sa flotte est de toutes les batailles.
Galère de l’Ordre
En 1523, après six mois de siège et de combats contre Soliman le Magnifique, Rhodes lui est livrée par trahison ; les Chevaliers quittent l’île avec les honneurs militaires, leurs archives, leur trésor et leurs reliques.
Malte
Trois années durant, les chevaliers sillonnent les mers à la recherche d’un nouveau territoire. En 1530, comprenant leur utilité contre l’avancée des Ottomans en Méditerranée, Charles-Quint leur concède les îles de Malte, Gozo et Comino, ainsi que Tripoli. Le 26 octobre 1530, 300 chevaliers et 100 chapelains débarquent sur l’île de Malte. La construction d’un hôpital est immédiatement entreprise, tandis que les trois forteresses sont restaurées et renforcées.
La Valette (Malte)
En 1565, les Chevaliers, conduits par le Grand Maître Fra’ Jean de la Valette défendirent l’île pendant le long siège des Ottomans qui dura plus de trois mois. À la suite de cette victoire la ville et le port sont construits et prennent le nom du Grand Maître, leur fondateur. Ils construisent un second hôpital baptisé la « Sacrée Infirmerie » qui pouvait accueillir 500 malades (900 en cas d’urgence).
Fin de la présence à Malte
La révolution française marque le coup d’arrêt de cet âge d’or. L’Ordre est considéré par l’Assemblée Nationale comme un ordre religieux : les 23 et 28 octobre 1790, tous ses biens en France – comme ceux du clergé – deviennent des biens nationaux. Huit ans plus tard, le 9 juin 1798, sur ordre du Directoire et malgré la neutralité de l’île de Malte, le Général en chef de l’armée d’Orient, Napoléon Bonaparte, engage les hostilités. 15.000 hommes contre 332 chevaliers : le traité est signé le 12 juin 1798, et les chevaliers doivent quitter l’île. Elle ne leur sera jamais rendue, malgré la signature du traité d’Amiens (1802) qui prévoyait sa restitution à l’Ordre par les Anglais.
1834 Rome
Après avoir résidé momentanément à Messine, Catane et Ferrare, en 1834 l’Ordre s’établit définitivement à Rome où il possède le Palais Magistral ainsi que la Villa Magistrale sur le mont Aventin, avec la garantie de l’extraterritorialité.