NOUAILLES, Mgr Julien Amédée (1875-1937)
NOUAILLES, Mgr Julien (1875-1937). – Quatrième vicaire apostolique de Tahiti. Né le 25 juin 1876 à Elven (Morbihan). Profès picpucien le 15 avril 1895. Ordonné prêtre le 6 août 1899. Le « Père Amédée » arrive à Tahiti le 5 novembre 1899. Son premier poste fut à Anaa, dans les Tuamotu, auprès du vieux Père Fiérens qui comptait alors près de quarante années de présence dans l’archipel. Au bout de quelques mois il fut chargé des îles du centre : Makemo, Fakahina. Il y subit les cyclones de 1903 et de 1906. À Hikueru, au cours du second, sa maison ayant été enlevée par les vagues, se cramponnant à un cocotier, il ne dut son salut qu’à sa grande énergie et à sa force herculéenne. Après les deux cyclones, le Père Amédée fit rebâtir les églises et les presbytères démolis. D’une activité dévorante et payant partout de sa personne, trente deux ans le Père Amédée exerça son ministère dans les Tuamotu du Centre et du Nord-Est, circulant sur le Saint-François-Xavier, le Maris Stella « intimate friend, wise consellor, nurse and physician as well as the spiritual sheperd of his flock ». Nommé évêque titulaire du Furni et vicaire apostolique de Tahiti, le 26 avril 1932, pour remplacer Mgr Hermel, il est sacré à Papeete le 28 août 1932. Ses paroissiens de Rangiroa lui offrent pour la circonstance d’originaux insignes de sa dignité : une crosse en bois de ahi, incrustée de nacre, une mitre en fine vannerie ornée de coquillages, croix pectorale et chaîne finement ciselée. Ornements qui sont d’excellents modèles d’art indigène. Fait un voyage en Europe en 1932-1933. Ne sera que cinq ans en fonction, son épiscopat ayant été entravé par une mauvaise santé. Après avoir été confirmé aux Australes en juin 1937, il part en août pour aller encourager la petite chrétienté de Bora Bora et y apporter les matériaux d’une chapelle en bois. Se trouve plus fatigué au cours du voyage et meurt quelques heures après son retour à Papeete, le 14 août 1937. Obsèques unanimes de Tahiti. Il repose au cimetière de la mission. Il avait reçu les palmes académiques, en 1928, des mains de son ami l’administrateur F. Hervé qui lui avait dit en lui remettant le ruban violet : « Voici le début de votre carrière sous cette couleur ! » et, devenu évêque, la Légion d’honneur. Il avait mis dans ses armes les Sacrés-Cœurs, ainsi qu’un petit navire, symbole de sa vie de missionnaire marin, et avait pris comme devise : Adjutorium nostrum in nomine Domini.