- Accueil
- Histoire ecclésiale
- Histoire diocésaine
- Clergé diocésain et congrégations religieuses
- Sœurs de Cluny
- École de Vaitahu - Tahuata
- Première implantation à Vaitahu - Tahuata
Première implantation à Vaitahu - Tahuata
Sœurs de Cluny aux Marquises
Première implantation à Vaitahu - Tahuata
Compendium
********************
1595 27 juillet Première messe à Vaitahu par les R.P. Juan Rodrigues de Espinosa et Antonio de Serpa ;
1838 4 août Arrivée des R.P. Louis de Gonzague Borgella et Dosithée Desvault et du Fr Nil Laval ;
1842 1er mai Prise de possession des îles Marquises par Abel Dupetit-Thouars ;
1843 24 février Demande de 4 sœurs par le ministre de la Marine à Mère Javouhey ;
1844 février Escale des Sœurs à Taiohae – Nuku hiva – Polynésie française ;
16 mars Départ pour Papeete – Tahiti – Polynésie française ;
1846 7 février Mgr Baudichon se fixe à Vaitahu – Tahuata ;
1847 mai Deux sœurs envoyées de Tahiti pour fonder à Vaitahu – Tahuata ;
4 juin Arrivée à Vaitahu – Tahuata – Marquises – Polynésie française ;
1848 15 septembre Fermeture de la première fondation des îles Marquises ;
23 septembre Arrivée à Papeete – Tahiti – Polynésie française ;
********************
Les Sœurs de Saint Joseph de Cluny ayant œuvrées à Vaitahu - Tahuata
Dernière mise à jour : 22/01/2022
Arrivée NOMS Prénoms Née Vaitahu Départ Décès Durée
Début Fin
1844 CHAMBEAU Ignace 1815 1844 1844 1859 † 1885 15j
FLÉCHEL Régis 1808 1844 1844 1857 † 1876 15j
MONLAS de Bruno 1815 1844 1844 1857 † 1891 15j
MOUROT Joséphine 1810 1844 1844 xxxx † 1871 15j
1846 BOYER Sophronie 1816 1847 1848 1856 † 1904 1
1846 BOYER Mectilde ou Marceline 1821 1847 1848 1852 † 1869 1
Noms en caractères gras : ceux qui ont été supérieurs religieux.
********************
En 1842, l’amiral Abel Dupetit-Thouars prend possession des îles Marquises au nom de la France. Dès son retour en France, il suggère au ministre de la Marine et des Colonies d’y faire envoyer quatre Sœurs enseignantes de Saint Joseph de Cluny. Après consultation, le 24 février 1843, l’amiral Roussin écrit à la Mère Anne-Marie Javouhey pour lui demander d’envoyer les sœurs choisies à Brest dès le 5 mars 1843. Le 4 août 1843, elles embarquent à Brest à bord de la corvette de charge La Charte. Elles sont quatre sœurs - Ignace Chambeau, Régis Fléchel, Bruno de Monlas et Joséphine Mourot - destination, les îles Marquises. Le voyage, avec la traversée de l’Atlantique, la navigation le long des côtes argentines avant d’affronter le terrible passage du Cap-Horn, va durer six mois. Après les îles Gambier ou elles font escale du 12 au 20 février, le navire fera escale dans la baie de Vaitahu sur l’île de Tahuata[1] avant de se rendre à Taiohae, la vallée principale de Nuku Hiva. Considérant que les conditions ne sont pas réunies aux Marquises pour accueillir les quatre sœurs, le commandant Penaud décide de les emmener à Papeete, où elles débarquent le 16 mars 1844.
Ce n’est qu’en 1847, après avoir reçu un renfort de six religieuses, que Sœur Regis Fléchel, supérieure, décide de tenter une fondation aux îles Marquises. Elle envoie deux religieuses, Mectilde et Sophronie Boyer à Vaitahu – Tahuata, dans la baie de Tanata, résidence de Mgr Baudichon, pour y ouvrir une école. Entre mars et juin 1847, le poste militaire de Vaitahu est supprimé et les bâtiments sont mis à la disposition de la Mission catholique. Le 4 juin 1847, les deux religieuses arrivent à Vaitahu à bord du Gassendy. Elles sont logées dans une partie des bâtiments abandonnés, et elles ouvrent immédiatement une école pour les filles de Vaitahu. Elles y restèrent deux années, pendant lesquelles leurs efforts furent à peu près stériles, et leur vie ne fut pas sans danger. Plus d’une fois, en effet, elles risquèrent d’être mangées « car pour ces pauvres sauvages, écrivait une des Sœurs, la chair humaine, et surtout la chair des blancs, est un mets très délicat ». Elles doivent quitter les Marquises en septembre 1848 suite à la guerre avec les tribus d’Hiva oa. Elles embarquent, le 15 septembre 1848, en compagnie de Mgr Baudichon, sur le Cincinatti, un navire baleinier de passage dans l’archipel et rejoignent Papeete après une escale à Taiohae. Elles arrivent à Papeete le 23 septembre 1847.
Ce ne sera que quinze ans plus tard qu’une fondation pourra se faire mais à Taiohae – Nuku hiva.
********************
1846 – Lettres d’Anne-Marie JAVOUHEY – tome IV – p.238-239
LETTRE 625e
A LA R. MÈRE MARIE-JOSEPH JAVOUHEY, à Alençon - Paris, 13 novembre 1846 – p.238-239
Embarquement des Sœurs pour les Marquises. Fait leur éloge.
Brest, 13 novembre 1846.
Ma bien Chère Mère,
C'est de Brest que je vous écris ; nous avons fait un beau voyage. Nous sommes pressées, parce que nos Sœurs s'embarquent ce soir ou demain de bon matin ; quel embarras ! Mais nous avons un temps superbe ; nos Soeurs partent sur un très bon navire, bien logées, bien accompagnées, un saint prêtre pour leur donner les consolations de la religion en cas d'accident. Je suis tranquille sur cette traversée. Je vais partir avec une Sœur Barthélemy que je vous adresse ; nous irons ensemble jusqu'à Rennes, et puis elle y attendra un jour la voiture pour Alençon ; moi, je me dirigerai sur Tours ; elle vous arrivera mardi ou mercredi. Elle se porte bien, est instruite, mais elle marche si difficilement qu'elle ne peut aller à la paroisse sans souffrir beaucoup. Je pense qu'elle fera parfaitement une des classes du pensionnat ou de l'externat. J'espère aller vous voir bientôt ; des affaires pressées m'appellent à Paris, je vous écrirai à mon arrivée. Si vous pouvez nous donner une Soeur qui sache parfaitement le français, avec ma Sœur X..., j'irai les chercher; et puis nous causerons de toutes les choses qui nous intéressent.
Il part six Sœurs pour les Marquises : quatre venant du Midi, et deux nouvelles de Paris. Sœur Sophronie part avec sa sœur. Toutes feront un grand bien, ce sont des modèles de douceur et de bonnes qualités. Il y en a trois pour Brest qui conviendront très bien
Adieu, ma bien chère fille ; priez pour nous.
Votre sœur et amie.
********************
1847 – Lettres d’Anne-Marie JAVOUHEY – tome IV – p.294-296
LETTRE 675e
A LA SOEUR MADELEINE COLLONGE, à Cayenne - Paris, 17 novembre 1847
[…] Il semble que la foi doive s'étendre dans les pays sauvages : les missions se propagent d'une manière admirable. On nous demande des religieuses pour toute l'Océanie ; ce sont de saints missionnaires Maristes qui sont chargés de cette partie si éloignée et si sauvage. L'évêque d'Amata, qui en est le chef, m'a dit qu'il avait l'espérance d'un grand succès s'il pouvait avoir quelques Soeurs de Saint-Joseph, comme à Tahiti.
On m'a dit que ma bonne Sœur Joseph de Mana faisait un grand bien dans ce pays parmi les sauvages ; elle se porte bien. Sœur Sophronie est avec sa sœur Marceline[2] dans un autre pays où l'évêque et son grand vicaire apprenaient aux femmes à coudre et à travailler !... Je vous donnerai de leurs nouvelles ; nos Sœurs sont 10 dans l'Océanie.
********************
1848 – Lettres d’Anne-Marie JAVOUHEY – tome IV – p.318-320
LETTRE 692e
À LA SŒUR CLAIRE BOYER, Supérieure à Sainte-Marie de Madagascar - Paris, 26 janvier 1848
[…] J'ai eu des nouvelles de vos deux sœurs de Tahiti ; elles font beaucoup de bien, tout le monde de ces pays-là en fait grand éloge.
********************
1848 – Lettres d’Anne-Marie JAVOUHEY – tome V – p.99-100
LETTRE 777e
À LA SOEUR RÉGIS FLÉCHEL, à Tahiti - Paris, 18 décembre 1848
Désir de solitude de la Mère Fondatrice. Un mot de la nièce de Sœur Régis. L'amiral Bruat, gouverneur des Antilles. Fait apprécier aux Sœurs la mission qui leur est confiée. Donne des nouvelles des Sœurs de Magascar, Mayotte et Nossi-Bé.
LA SAINTE VOLONTÉ DE DIEU.
Paris, 18 décembre 1848.
Ma bien chère fille et toutes vos chères compagnes que je n'oublie pas au milieu de nos peines et chagrins de toutes sortes, je me surprends à désirer vivre près de vous, loin des pays civilisés. Si vous avez les secours de la religion, je ne vous plains pas.
J'ai reçu avec reconnaissance votre joli cadeau ; il fait l'admiration de tous ceux qui le voient ; quand je connaîtrai qui en sera digne, je le lui offrirai. Votre nièce a pris cœur à l'ouvrage, elle va très bien ; nous en ferons, je l'espère, une bonne Sœur de Saint-Joseph.
M. l'amiral Bruat est gouverneur des Antilles ; il est l'ami, le protecteur de toute la Congrégation, il le dit tout haut, c'est beaucoup pour nous dans le temps où nous vivons ! J'ai chargé ma Sœur Marie-Thérèse de répondre à tout ce que vous désirez savoir, parce que je n'y vois pas très clair. Je suis dans mes soixante-dix ans ; j'écris peu, seulement pour vous dire : courage, travaillons à faire notre possible pour répondre aux desseins de Dieu sur nous.
Quelle belle mission vous est confiée ! ah ! sentez-en tout le prix, tâchez de ramener à la religion un grand nombre de jeunes filles indigènes comme celles que la Providence vous a confiées et qui nous consolent de bien des peines. Dites à nos chères filles que le ciel sera la récompense de leurs travaux. Dieu est au milieu de vous autant et plus qu'en France. Aimez votre position, mes bien chères filles ; c'est pour la gloire de Dieu que vous avez quitté votre patrie et tout ce qui vous était cher, mais songez que l'éternelle possession de Dieu en sera l'éternelle récompense.
Que j'envie le sort de mes chères Sœurs Boyer qui sont en pays encore plus sauvage que le vôtre ![3] leurs lettres nous ont fait le plus grand plaisir. Leur sœur aînée[4] qui est à Madagascar fait merveille ; elles ne sont que trois et font la classe à 15 sauvages, et puis elles ont un hôpital souvent très nombreux. On va augmenter leur nombre. Celles de Mayotte, de Nossi-Bé vont bien aussi ; elles ont encore à instruire des indigènes plus sauvages que les vôtres, eh bien ! elles sont très contentes ; nous allons leur envoyer cinq Sœurs en augmentation.
Priez pour nous, mes bien chères filles, nous ne vous oublions jamais ; priez pour moi particulièrement, je le fais pour vous. Votre toute dévouée Mère et amie.
********************
1849 – Lettres d’Anne-Marie JAVOUHEY – tome V – p.118-119
LETTRE 791e
À LA SŒUR ALPHONSE DE LIGUORI QUÉNIN, à Mayotte - Paris, 14 février 1849
[…] J'ai reçu des nouvelles de nos Sœurs de l'Océanie. Elles sont toujours heureuses parce qu'elles font le bien à de pauvres malheureux sauvages qui mangeaient leurs semblables ; à présent ils aiment le bon Dieu de tout leur cœur et ils se respectent mutuellement. Nos Sœurs des îles Marquises vont bien aussi[5] ; elles vivent en bonne intelligence, elles s'entr'aident pour les choses temporelles, et, pour les spirituelles, elles n'ont rien à désirer.
********************
1851 - Annales des Sœurs de Saint Joseph de Cluny – décembre – Vol.XX – p.647, 666-667
Premiers établissements en Océanie et sur les côtes de Madagascar. - p. 647
Il n’était pas jusqu’à l’Océanie où l’Institut ne commençât vers ce temps à pénétrer, à la suite des missionnaires catholiques qui inauguraient leur apostolat parmi quelques-unes des peuplades sauvages de la Polynésie. Quatre sœurs[6] suivies bientôt de plusieurs autres[7], demandées par le ministère de la marine pour les établissements français de cette partie du monde, partirent du port de Brest dans le courant d’août 1843. Elles étaient destinées aux Iles Marquises, dont la France avait pris possession en 1842. Mais M. Pénaud, qui commandait la frégate la Charte, sur laquelle elles étaient embarquées, apprenant à son arrivée dans ces îles que rien n’était disposé pour les recevoir, crut devoir passer outre et les conduisit à Taïti, où résidait, M. Bruat, plus tard amiral et alors commandant général des établissements français dans l’Océanie.
[…]
[pp. 666 à 667][8] À peu près dans le même temps où l’institut commençait à s’étendre dans les pays de missions, la révérende Mère était sollicitée par Mgr d’Amata, vicaire apostolique des Marquises[9], d’établir une maison dans ces îles, auxquelles avaient été destinées, on s’en souvient, les premières sœurs de Taïti. Ces plages passaient pour être inhospitalières, car les habitants n’avaient pas encore perdu leurs goûts anthropophages, qu’ils satisfaisaient de temps à autre. C’est ce que nous apprend elle-même notre digne Mère, par ses lettres de novembre 1847 et du 2 janvier 1848, où l’on sent tout le zèle dont son âme était pleine pour ces saintes œuvres : « Les missions se propagent d’une manière admirable. On nous demande des religieuses pour toute l’Océanie. Mgr d’Amata (alors en France) m’a dit qu’il avait l’espérance d’un grand succès, s’il pouvait avoir des soeurs de Saint-Joseph comme à Taïti. » Et encore : « Mgr d’Amata nous demande des sœurs pour les îles Marquises, qui n’ont jamais connu Dieu. Nous sommes convenus qu’il enverra à nos sœurs de Taïti dix jeunes filles de dix à douze ans, pour être élevées, apprendre notre sainte religion, et puis, après trois années, nos religieuses les accompagneront pour aller faire aux Marquises l’essai difficile de faire comprendre aux habitants que les femmes ont des âmes, qu’elles sont la moitié du genre humain, et qu’il ne faut pas les manger, comme ils le font à présent. Ces pays ne sont qu’à un mois d’éloignement de nos sœurs de Taïti. Monseigneur a de grandes espérances pour la conversion de ces pauvres peuples : il ne voudrait pas changer sa mission avec une autre. Nos jeunes aspirantes sont remplies de courage pour ces pieuses entreprises. »
Malgré ces renseignements empruntés aux lettres de la révérende Mère, l’essai d’établissement de sa Congrégation dans ces îles dut précéder la demande de Mgr d’Amata dont parle la vénérée Mère. D’après les indications que nous avons puisées dans la correspondance des sœurs de Taïti, deux religieuses de cette maison[10] se rendirent à Waïthau, l’une des Marquises, vers le milieu de 1847, pour y ouvrir une école de jeunes filles indigènes ; mais, après dix-huit mois environ de séjour, elles furent obligées de revenir à Taïti et l’établissement définitif fut ajourné. On peut néanmoins en placer les débuts à l’année ci-dessus indiquée, c’est-à-dire en 1847, et la reprise définitive vers 1859 ou 1860.
Pendant que la révérende Mère préparait les voies à l’établissement des îles Marquises, elle ne manquait pas d’entretenir le zèle religieux de nos chères sœurs de Taïti par de chaleureuses exhortations. C’est ainsi qu’elle leur écrivait, le 18 février 1847 : « …Avec quel plaisir nous avons reçu de vos nouvelles, surtout en voyant votre courage et votre résignation ! Que je voudrais être près de vous pour partager vos travaux ! C’est la mission la plus belle et la plus sûre pour le salut. Vous êtes mille fois plus sûres de faire la volonté de Dieu et de lui gagner des âmes, que si vous étiez dans de vieilles colonies, où le luxe et le bien-être corrompent les âmes et les éloignent de Dieu. Attachez-vous aux enfants : c’est par la jeunesse que vous parviendrez à civiliser chrétiennement ces contrées sauvages. Soyez bonnes pour les indigènes ; protégez-les par tous les moyens possibles ; inspirez-leur l’amour de Dieu, l’amour de Marie, par votre exemple. »
********************
1886 – La R.M. Javouhey – Delaplace – p.390-391
Les missions, toutefois, ont toujours été loin de manquer à l’Institut de Saint-Joseph de Cluny ; et c’est bien à une Congrégation apostolique que la R. Mère Javouhey a donné naissance. Au temps même dont nous parlons, pour en suivre l’expansion au milieu des peuples étrangers, il nous faut de nouveau traverser les mers ; et cette fois le terme de notre voyage ne sera autre que les îles perdues du vaste Océan Pacifique.
À peine, en effet l’amiral Dupetit-Thouars avait-il pris possession, au nom de la France (1842), des îles Marquises et du groupe de Taïti, que le gouvernement faisait appel au dévouement bien connu de la Congrégation de Saint-Joseph pour y soigner les malades et y ouvrir des écoles. Et voici ce que nous lisons, à cet égard dans les Annales historiques de l’Institut :
« Il n’était pas jusqu’à l’Océanie où la Congrégation ne commençât, en ce temps, à pénétrer à la suite des missionnaires catholiques, qui inauguraient leur apostolat parmi quelques-unes des peuplades sauvages de la Polynésie. Quatre Sœurs, suivies bientôt de plusieurs autres demandées par le Ministère de la Marine pour les établissements français de cette partie du monde, partaient du port de Brest, dans le courant d’août 1843. Elles étaient destinées pour les îles Marquises, dont la France avait pris possession en 1842. Mais M. Pénaud, qui commandait la frégate la Charte, sur laquelle elles étaient embarquées, apprenant, à son arrivée, dans ces îles, que rien n’était disposé pour les y recevoir, crut devoir passer outre et les conduisit à Taïti. Elles débarquèrent à Papeeté, chef-lieu du groupe d’îles de Taïti, le 16 mars 1844, trois jours avant la fête de leur glorieux patron. Le voyage avait duré plus de six mois, et il n’y avait pas d’aumônier à bord du navire. Dans quelques relâches seulement les Sœurs avaient pu s’approcher des sacrements, comme aux îles Gambier, chrétienté florissante, où elles apprirent à coudre aux jeunes indigènes et apprêtèrent une robe pour la reine, qui les avait logées dans son palais formé de quatre murs. … »
********************
1906 – Annales des Sacrés-Cœurs – p.20 ; 119-120 ; 123
ESSAI D’HISTOIRE DE LA MISSION DES ILES MARQUISES
par R.P. Siméon DELMAS, ss.cc.
Je dois encore citer la première communion générale qui eut lieu à Vaïtahu, le Le 1er novembre 1846, et I'arrivée en juin 1847, au même lieu, de deux sœurs de Saint-Joseph de Cluny, pour y tenir l'école. Mais de toutes ces fêtes, de cet élan général vers la prière, il ne faut pas conclure qu'il ne poussait que des roses en cette île fortunée. D'abord la plupart des conversions en masse se faisaient par entraînement, et les chefs du mouvement avaient été gagnés plus encore par des cadeaux, des vêtements surtout, que par le raisonnement peu accessible à ces intelligences. Le procédé n'est que louable. Les Pères se dépensaient sans mesure ; les exemples, les bonnes attentions, tout était mis en œuvre pour attirer les insulaires, les instruire et les faire prier ; la grâce devait faire le reste. C'était bien le chemin pour arriver à la foi. malheureusement la masse, pactisant avec l'ennemi du salut qu'elle trouva sur sa route, n'alla pas jusqu'au bout. Mais laissons les affaires à Tahuata, où l'année 1846, en somme a été un commencement brillant ; et passons à Uapou, où les choses marchent bien autrement.
[…]
Dès lors l'attention de la France se porta sur Tahiti et se détourna peu à peu des Marquises. On commença par supprimer le poste militaire de Vaïtahu : la Sultane enleva en deux fois, mars et juin 1847, les 77 hommes de la garnison ; les bâtiments du poste furent mis à la disposition de la mission et le troupeau de bêtes à cornes qui s'y trouvait lui fut donné en chaptel.
Un mois après l'évacuation du poste, deux religieuses de Saint-Joseph-de-Cluny arrivèrent de France :[11] on les logea dans une partie des bâtiments abandonnés, et elles ouvrirent immédiatement une école pour les filles de Vaitahu.
Sur ces entrefaites, les supérieurs ayant décidé de ne plus laisser un missionnaire seul dans une ile et le petit nombre des prêtres ne permettant pas de maintenir tous les postes établis, on résolut d'abandonner momentanément celui de Ua pou pour travailler avec plus de suite dans ceux de Tahuata et de Nukuhiva. Le P. Dordillon fut donc appelé à l'ile Tahuata et le P. Orens alla rejoindre le R.P. Dominique Fournon qui se trouvait seul à I'ile Nukuhiva.
Le départ de la garnison de Vaïtahu fut suivi d'événements assez graves. Le peuple se souleva contre le chef Mahéono qui lui avait été imposé à la place de lotété.
[…]
Malheureusement ce peuple ne pouvait jamais rester longtemps en paix. La guerre éclata tout à coup entre une partie de l'ile Tahuata et l'ile voisine Hivaoa. Les guerriers de cette île étaient fort redoutés, et on supplia le P. Dordillon de s'enfuir à la montagne avec tous les enfants et les deux religieuses de Saint-Joseph, car les ennemis avaient juré de les massacrer. Le missionnaire ne crut pas devoir se conformer à ces avis. Se confiant en la providence, il attendit la suite des événements et en fut quitte pour cinq ou six jours de mortelles angoisses. Mais la foi de ce peuple n'était pas très robuste. Un rien le ramenait à ses vieilles coutumes de licence et de superstition. C'était à recommencer chaque jour et au milieu de guerres sans cesse renaissantes. Mgr de Basilite se sentit ébranlé dans ses espérances de conversion, et comme sa juridiction s'étendait non seulenent sur les îles Marquises mais sur toutes les îles rattachées à Tahiti, il résolut de se rendre à cette dernière île, désormais ouverte à la foi. Le 15 septemble 1848 il s'embarqua à bord du Cincinnati, emmenant avec lui les deux sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny, qui n'avaient donc fait qu'un séjour d'un an à Vaïtahu.
********************
1915 – La Vénérable mère Anne Marie Javouhey – F. DELAPLACE – tome 2 – p. 335-336
Ainsi qu'on l'a vu plus haut, les premières Sœurs de Saint-Joseph parties pour l'Océanie en 1843 étaient destinées aux îles Marquises ; mais comme rien n'avait encore été disposé pour les y recevoir, le commandant de la Charte les avait conduites jusqu'à Tahiti. En 1847, le personnel de cette mission ayant été augmenté, la Mère Fondatrice en détacha les Sœurs Sophronie et Marcelline[12] et les envoya aux îles Marquises, où elles résidèrent d'abord à Vaitahu, dans la baie de Tanata ou Christine. Elles y restèrent deux années, pendant lesquelles leurs efforts furent à peu près stériles, et leur vie en danger. Plus d'une fois, elles risquèrent d'être mangées ; car pour ces pauvres sauvages, écrivait une des Sœurs de ces contrées, la chair humaine, et surtout la chair des blancs, est un mets très délicat. Cette mission fut reprise un peu plus tard, à Taïohaé, dans l'île de Nukahiva, résidence du Vicaire apostolique et des missionnaires de Picpus. Là les Sœurs s'occupèrent du soin des malades et de l'éducation îles enfants. C'était une œuvre ingrate, au milieu de peuples si sauvages, à cette époque surtout.
Pour soutenir les Sœurs et les encourager, la Mère Fondatrice leur écrivait avec son cœur de mère et d'apôtre. L'une d'elles nous a conservé ce fragment d'une de ses lettres, qui nous fait d'autant plus regretter la perle du reste.
« Que je vous visite souvent en esprit, au milieu de vos chères sauvages ! Vous savez combien je les aime... Que ne puis je aller vous trouver un jour ! Ayez bon courage : la vie n'est pas longue ; nous n'aurons de vrai bonheur que dans l'éternité. Je suis bien vieille ; je ne puis plus écrire. Je voudrais être près de vous pour soigner vos pauvres sauvages. Dites-nous bien ce que vous faites : tout nous intéresse. Oh ! je vous le répète, aimez bien votre mission, toute de charité ; elle vous mènera droit au ciel... »[13].
Vers ce même temps (1848), on faisait appel au dévouement de la R. Mère pour une autre partie de l’Océanie, c’est-à-dire pour la mission de Tonga-Tabou (Océanie centrale). Et l’on voit par les lignes suivantes à sa sœur, la Mère Rosalie, que son zèle était loin de reculer devant cette nouvelle entreprise :
« Mgr d’Amata (coadjuteur de Mgr Pompallier) nous demande des Sœurs pour un pays qui n’a jamais connu Dieu. Nous sommes convenus qu’il enverra à nos Sœurs de l’Océanie (Taïti) dix jeunes filles de dix à douze ans pour être élevées par elle et apprendre à connaître Dieu. Après trois années nos Sœurs les accompagneront dans leur pays, pour aller essayer de faire comprendre à leurs compatriotes que les femmes ont des âmes, qu’elles sont la moitié du genre humain, et qu’il ne faut pas les manger comme ils le font maintenant. – Ce sont les pères Maristes qui sont chargés de cette importante mission. L’évêque emmène vingt-deux missionnaires, Pères et Frères, dont douze sont déjà partis. Il a de grandes espérances pour la conversion de ce pauvre peuple ; il ne voudrait pas changer son lot avec un autre… Nos jeunes aspirantes sont remplies de courage pour ces saintes missions. Oh ! que je remercie le Seigneur de nous avoir appelées à évangéliser les sauvages ! »
********************
1944 – Centenaire de la Congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny – 1844-1944 – ROUGNANT Marie Françoise
Au service de nos malades
Ce fut le premier Service confié aux Sœurs de St Joseph de Cluny de Tahiti.
Reportons-nous à cent ans en arrière. L’Amiral du Petit-Thouars vient de prendre possession des Iles Marquises – mai et juin 1842 – au nom de Sa Majesté le Roi Louis Philippe 1er. Depuis 1888, les Pères des S.S.C.C. de Picpus s’y dévouent à l’instruction et à la civilisation des indigènes. L’Amiral, qui a vu les Sœurs de St Joseph de Cluny à l’œuvre sous d’autres cieux, pense qu’elles seraient de précieuses auxiliaires pour les Missionnaires. Entrant pleinement dans les vues de l’Amiral, le Ministère de la Marine demande à notre Maison-Mère quelques Sœurs pour les Iles Marquises. La Mère Javouhey, qui aurait voulu secourir toutes les détresses humaines, soulager toutes les misères, acquiesce à la demande du Ministre.
En août 1848, quatre Sœurs, choisies avec le plus grand soin, prennent la diligence pour Brest, à cette époque, port ordinaire d’embarquement pour les Colonies. Nos Annales historiques ont retenu les noms de ces vaillantes qui frayèrent la route de l’Océanie aux religieuses missionnaires. Ce sont les Sœurs Régis Fléchel, supérieure, Bruno de Monlas, Ignace Chambeau et Joséphine Moureau.
Quelques jours de repos et d’attente à notre Communauté de Recouvrance et le jour du départ est enfin fixé. L’on se réunit à la chapelle pour mettre ce long voyage sous la protection du Tout-Puissant.
« Donnez-nous, nous vous en prions, un temps serein et un voyage heureux ! Que votre Saint Ange nous accompagne jusqu’au lieu où nous allons !...
O Dieu, qui, après avoir tiré Abraham votre serviteur, d’Ur en Chaldée, l’avez garanti de tout mal durant tout le cours de ses voyages, daignez garder aussi vos servantes ; bénissez, Seigneur notre départ ; soyez notre consolation dans le chemin ; pendant la chaleur couvrez-nous de votre ombre ; mettez-nous à couvert de la pluie et du froid. Soutenez-nous dans nos fatigues ; défendez-nous dans les dangers ; soyez notre appui dans les pas difficiles et notre port dans le naufrage, afin que, sous votre conduite, nous arrivions sans accident à notre terme et nous revenions de même à notre maison… »
Ainsi, fortes de la force même de Dieu, les Sœurs prennent vaillamment le chemin du port, s’embarquent à bord de la « Charte », commandant Charles Penaud, et font voile vers l’Océanie.
La traversée dure plus de six mois avec escale à Ténériffe, Rio-de-Janeiro, Montevidéo, Valparaiso. Arrivées aux Marquises, le pays passe par une telle crise de cannibalisme et de pillage que le Commandant juge bon de n’y pas laisser les Sœurs.
Elles reprennent la mer, font un arrêt de huit jours aux Gambier[14] où elles apprennent à coudre aux Sœurs indigènes, taillent et cousent une robe pour la reine qui leur a aimablement donné l’hospitalité[15].
[…]
LES ILES MARQUISES
C’est pour les Iles Marquises que le Ministre de la Marine avait demandé des Sœurs en 1848. Nous avons vu à la suite de quelles circonstances elles furent dirigées sur Tahiti.
Dès 1847, deux Sœurs, Sœur Sophronie et Sœur Marcelline[16] se rendirent de Tahiti aux Marquises. Elles arrivèrent à Vaitahu en juin 1847 et ouvrirent une école pour les filles. En septembre 1848, une guerre éclata entre les îles Tahuata et Hiva-Oa et les Sœurs durent quitter Vaitahu, les enfants de l’école présentant une proie trop facile aux guerriers de la grande île.
Les Sœurs de Saint Joseph ne devait revenir aux Marquises qu’en mars 1864. Le Gouverneur, à la sollicitation de Monseigneur Dordillon avait demandé des Sœurs de Saint Joseph de Cluny pour ouvrir une école dans l’île de Nukuhiva. Le 4 mars débarquaient à Taiohae venant de Tahiti, les Sœurs Mélanie Jarrier, Supérieure, Lazarine Villemain, Félicité Soulier et Anne-Marie Vigroux. Elles furent reçues à bras ouverts aussi bien par Monseigneur Dordillon que par la population. La reine les adopta. Dès le début, leur école compta 80 élèves.
En 1884, Monseigneur Dordillon demanda également à notre Maison-Mère quatre Sœurs pour ouvrir une école à Atuona. Les Sœurs Saint Prix Moindrot, Supérieure, Sainte Aldegonde Jeanjean, Sainte Françoise de Jésus Payet, Apolline Marie Artus s’embarquèrent au Havre, traversèrent l’Amérique du Nord, de New-York à San Fernando en chemin de fer, y reprirent le bateau et arrivèrent à Atuona le jour de Noël. Elles se mirent à l’œuvre avec entrain et courage. Dès les premiers jours, elles eurent 60 élèves internes. Au bout de deux mois, les fillettes de Tahuata ayant été réunies à celles de Hiva-Oa, le nombre de leurs élèves était de 112.
Deux écoles internats pour jeunes filles ainsi que les deux écoles pour jeunes gens dirigées par les Frères de Ploërmel continuèrent à fonctionner avec des alternatives de prospérité et d’épreuves jusqu’en 1905, date à laquelle elles furent fermées.
Les Sœurs quittèrent Taiohae en 1927.
Le 24 mai 1924, la Mission Catholique, en la personne de Son Excellence Monseigneur Lecadre rouvrait une école-internat de filles à Atuona. Cette école internat eut surtout pour objectif d’éviter la défloration précoce des jeunes filles et préparer de saines mères de famille. C’est dans ce but de préservation que l’Administration en facilita l’ouverture et l’entretien. Cette école est actuellement très prospère.
********************
1983 – Tahiti 1834-1984 – R.P. Paul HODÉE – p.218-219 ; 293
Marquises - Débuts agités (1838-1855)
Sacré le 22 décembre, le soir même Mgr Baudichon quitte Valparaiso avec les P. Dordillon et Fournon, les frères Michaud, Darque et Guerric. Les missionnaires débarquent à Taioha'e le 23 janvier 1846. Mgr Baudichon se fixe à Tahuata le 7 février.
La situation ne s'améliore pas. Les guerres locales continuent ; le poste militaire de Tahuata est évacué le 15 avril 1847 ; l'école des sœurs de Cluny ouverte à Vaitahu le 4 juin 1847 doit être fermée le 15 septembre 1848.
[…]
Les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny
Comme pour toute la mission catholique, l'histoire scolaire des sœurs de Cluny aux îles Marquises est complexe et douloureuse. Initialement, les sœurs sont demandées en 1843 par le Ministère de la Marine pour le service de la nouvelle colonie française du Pacifique (9 mai 1842). L'état de guerre entre les vallées fait que le commandant Pénaud les dirige sur Tahiti. En juin 1847, les sœurs Sophronie et Marcelline ouvrent une école de filles à Vaitahu. Mais, la guerre entre les îles de Tahuata et de Hiva-Oa les obligent à quitter en septembre 1847[17].
********************
2000 – L’école Saint Joseph – 1960-2000 – Fr Joseph LE PORT, fic – p.9-10
PREMIÈRES ÉCOLES AUX ILES MARQUISES
En 1843, le Ministre de la Marine et des Colonies fit appel aux Sœurs deSaint-Joseph de Cluny pour ouvrir des écoles aux Marquises dont la « prise de possession » venait de se faire. La Sœur Régis FLECHEL, le 2 avril 1844, informait sa supérieure générale de quelle manière elles avaient été reçues aux Marquises.
« … À notre départ de France, nous comptions nous arrêter aux Iles Marquises, ainsi que notre mission avait d’abord été arrêtée. Mais dans notre route à Rio, et à Valparaiso, nous apprîles que M. le Gouverneur Bruat avait fixé sa résidence à Tahiti. Nous arrivâmes à Nuku Hiva au mois de février, et comme il n’y avait pas d’ordre précis pour nous garder là, notre Commandant Penaud nous conduisit jusqu’au Gouverneur ».
À cette époque de la guerre franco-tahitienne, le service des Sœurs était réclamé ailleurs qu’aux Marquises, auprès des soldats blessés ; mais elles ne tarderaient pas à revenir dans l’archipel.
[…]
En juillet 1847, deux Sœurs de Saint-Joseph de Cluny débarquent à Vaitahu, Tahuata : Sœur Sophronie BOYER et Sœur Marcelline[18]BOYER ; elles ouvrent immédiatement une école pour les filles. L’année suivante, leur œuvre reçoit un encouragement inopiné : des Mangaréviens de passage participent à une procession jubilaire, chantent des cantiques à livre ouvert et suscitent, se faisant, autant l’admiration que l’envie de pouvoir els imiter. Hélas ! quelques mois plus tard, guerres et désordres contraignet Mgr BAUDICHON et les deux religieuses à tout abandonner, et à chercher refuge ailleurs.
********************
B- L'ARRIVÉE DES SŒURS EN 1844 : UNE MISSION DE SOINS À L'HÔPITAL DE PAPEETE
a- Les sœurs embarquent sur La Charte
L'administration française, après l'annexion du groupe sud des îles Marquises en 1842, fait appel aux sœurs de Saint-Joseph de Cluny afin de s'occuper de l'instruction de la population, comme le font les Pères des S.S.C.C de Picpus depuis 1838. Les grandes puissances font en effet rapidement de leurs missionnaires leurs ambassadeurs dans ces contrées lointaines[19]. Le ministre François Guizot déclare ainsi en juin 1843 :
« Je ne vois pas pourquoi la France [...] ne se ferait pas la protectrice de l'influence catholique dans le Monde ; c'est son histoire, sa tradition ; elle y est naturellement appelée [...]. Fidèle à son passé, la France aura protégé dans le monde la religion catholique sans que la liberté religieuse en ait souffert nulle part »[20].
Des accords ont été conclus avec le ministère de la marine en 1822 : la congrégation a accepté de pourvoir de manière régulière les colonies en institutrices, et perçoit pour cela une somme fixe dite « abonnement »[21]. C'est ainsi que les sœurs se répartissent dans l'ensemble des colonies françaises : à l'île Bourbon, au Sénégal, en Guyane, en Guadeloupe.
Le 24 février 1843, le ministère de la marine et des colonies, en la personne du ministre Amiral Roussin, demande à la maison mère d'envoyer quatre sœurs aux îles Marquises, ce qu'Anne Marie Javouhey accepte immédiatement.
« Madame, par suite de proposition concertée entre vous et mon Département, j'ai décidé que quatre sœurs de votre congrégation seraient employées aux îles Marquises. Vous voudriez bien pourvoir à ce que les sœurs désignées par vous pour cette destination soient rendues pour le 5 mars à Brest, où elles seront embarquées comme passagères à la table de l'État-major sur l'un des bâtiments de l'État à expédition de ce port. Chacune d'entre elles recevra en ce port 50 frs pour indemnité de lit de bord. Au terme de l'abonnement du 9 janvier 1822, j'ai autorisé en votre mains le paiement à Paris d'une somme de 4 000 frs »[22].
Il faut relever ici que la mission en Océanie est impulsée par l'État, et non par la congrégation elle-même. L'implantation des sœurs de Cluny en Polynésie est donc, dès le début, intimement liée à celle de la France métropolitaine, qui associe les congréganistes à sa mission d'implantation dans le Pacifique. C'est ainsi que, fin août 1843, quatre sœurs s'embarquent à Brest sur la frégate La Charte du commandant Charles-Eugène Pénaud. Il s'agit de mère Régis Fléchel, supérieure, Bruno de Monlas, Ignace Chambeau et Joséphine Moureau[23]. La traversée dure six mois et comprend plusieurs escales : Sainte Croix à Ténériffe, Rio de Janeiro, Montevideo et Valparaiso. Les conditions de vie à bord semblent être facilitées par le commandant qui se prive pour elles au niveau du logement, et met une personne à leur service, Mr Javelot, seul homme à avoir des contacts deux fois par jour avec elles à bord. Les sœurs ont leur chambre dans l'arrière carré ; elles ont à leur disposition sur le pont la salle d'armes et la galerie du commandant pour se promener la journée. Les contacts avec les officiers sont limités aux moments des repas où règnent, selon sœur Régis, « un accord parfait »[24].Des « travers d'esprit » ont tout de même lieu entre les quatre sœurs lors de la longue traversée qui ont quelque peu fait souffrir sœur Régis.
Le voyage se poursuit avec une escale aux Gambier, car l'amiral Dupetit-Thouars a confié au commandant Pénaud la mission de faire accepter le protectorat au chef et à la population. Sœur Régis raconte que cette escale est pour eux l'occasion de rencontrer une « peuplade neuve et toute chrétienne »[25]. Elle relève 1 800 âmes dans l'île de Mangareva sous la direction du roi Grégorio et du père Capprien, qui œuvrent ensemble lorsqu'il s'agit des questions de religion. Les pères en mission dans l'archipel mènent une vie précaire. La sœur note à ce propos :
« Nous allons prendre nos repas chez les pères qui nous ont fort bien reçues, mais ce que je pourrais vous dire de leur pauvreté et de leur détachement n'approcherait pas de la réalité, je passerai sous silence les détails qui en serait trop long »[26].
Malgré cela, ils obtiennent apparemment d'excellents résultats quant à la conversion de la population locale. Selon sœur Régis Fléchel :
« Le bien qu'ils ont opéré parmi cette peuplade est immense ; de cannibale qu'elle était, la voilà toute chrétienne et fervente ; vous seriez fier si vous pouviez voir la simplicité de ces gens-là avec quel respect ils assistent aux offices de l'Église ; ils récitent des prières en leur langue à voix haute pendant la messe. Sur quinze cent qu'ils sont dans l'Église ils ne forment qu'une seule voix ils chantent les psaumes aux vêpres il est de même un accord parfait »[27].
Les sœurs passent quelques jours avec une soixantaine de filles, qui semblent vivre dans une maison, sorte de couvent où elles cultivent, filent et vivent de manière plus régulière que les autres selon les termes de sœur Régis. Elles leur apprennent à coudre et confectionnent une robe pour la femme du chef.
Le « roi Grégorio »[28], Maputoea de son vrai nom, et autres chefs de l'île acceptent le protectorat qui est finalement signé le 9 février[29] ; le pavillon français est hissé et cela est célébré en grande pompe par une messe. Le navire reprend son itinéraire, cette fois-ci vers les Marquises où aurait dû s'achever le voyage des sœurs de Cluny. Mais il y aurait eu une telle crise de cannibalisme et de pillage que le Commandant refusa d'y laisser débarquer les sœurs[30]. Une autre source nous explique autrement la poursuite du voyage vers Tahiti :
« Monsieur le Commandant Pénaud, arrivé aux Marquises, apprenant que rien n'était disposé pour y recevoir les Sœurs, crut devoir les conduire à Taïti, résidence de Monsieur Bruat, gouverneur des possessions françaises en Océanie »[31].
Cette version des faits se retrouve dans une lettre écrite par sœur Régis à mère Rosalie le 24 avril 1844 :
« Je m'empresse de profiter du départ de la Charte qui part pour Valparaiso pour vous donner avis de notre arrivée à notre destination. À notre départ de France, nous comptions nous arrêter aux îles Marquises ainsi que notre mission avait d'abord été arrêtée. Mais dans notre route à Rio, et à Valparaiso, nous apprîmes que Mr le gouverneur Bruat avait sa résidence à Taïti. Nous arrivâmes à Hauira le 2 février mais comme il n'y avait pas d'arrêté précis pour nous garder là notre commandant Pénaud nous conduisit jusqu'ici auprès du Gouverneur »[32].
La situation aux Marquises semble alors assez difficile. Suite à l'annexion en mai 1842, l'archipel est en état d'insurrection perpétuelle, et est complètement abandonné par la France. Sœur Régis rapporte dans sa lettre que les militaires et les employés sur place manquent de nourriture et qu'il y a de nombreux malades. Les moustiques, ou plutôt nono, semblent occasionner des plaies qui s'infectent. La précarité du logement inquiète également la sœur :
« Une tente et quelques cabanes forment le logement des pauvres français. La ville est au fond d'une baie assez jolie mais la chaleur y est excessive car elle se trouve environnée d'énormes montagnes »[33].
Le commandant de La Charte conduit donc les sœurs jusqu'à Tahiti.
********************
2007 – Les filles de Saint Joseph et la terre des hommes – Patrick CHASTEL
Les « filles de saint Joseph » et la terre des hommes
Patrick Chastel, Lycée Saint-Joseph
La congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny fêtera son 200ème anniversaire le 12 mai 2007. Deux cents ans donc qu’Anne-Marie Javouhey, dont le nom, au travers des différents établissements scolaires, est devenu indissociable de l’histoire du territoire, fondait la première communauté avec trois de ses sœurs et cinq compagnes.
Ce bicentenaire sera commémoré partout dans le monde tellement l’œuvre missionnaire de la congrégation aura été importante au cours de ces deux derniers siècles.
De nombreuses manifestations sont prévues en Polynésie, elles s’achèveront par une messe d’action de grâces célébrée par Monseigneur Hubert Coppenrath en l’église Maria no te Hau.
Patrick Chastel, qui a enseigné pendant quinze ans l’histoire et la géographie au collège Sainte Anne d’Atuona à Hiva Oa, nous retrace ici l’historique de l’implantation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny aux îles Marquises.
En mai 1842, l’amiral Abel Dupetit-Thouars, après avoir obtenu la signature des chefs des principales vallées, prend possession, au nom du roi de France Louis-Philippe, des six îles habitées de l’archipel des Marquises. La terre des hommes, te fenua enata, devient ainsi la toute première colonie française du Pacifique.
La Reine-Blanche, le navire de Dupetit-Thouars poursuit ensuite sa route jusqu’à Tahiti où la reine Pomare IV accepte le 9 septembre 1842 de placer son île sous le protectorat de la France.
Dès l’année suivante, en 1843, l’amiral Roussin, ministre d’État de la Marine et des Colonies, se permet de contacter directement Mère Anne-Marie Javouhey afin que les îles Marquises puissent profiter de l’action des Sœurs de la congrégation de Saint Joseph de Cluny.
Cette congrégation a été créée le 12 mai 1807 par Anne Javouhey, âgée seulement de 28 ans. L’œuvre missionnaire n’a réellement débuté qu’en 1817 avec le départ de quatre Sœurs pour l’île de la Réunion puis ce sera le Sénégal où les Sœurs s’occupent à la fois de l’école et de l’hôpital avant que des communautés religieuses s’installent progressivement aux Antilles, en Guyane et jusqu’en Inde. Le travail des Sœurs de Cluny, leurs actions et leurs bienfaits, sont unanimement reconnus, c’est pourquoi le ministre n’hésite pas à leur demander de rallier maintenant le Pacifique et ces îles qui viennent tout juste de devenir françaises.
Le 4 août 1843, le navire La Charte, commandé par le capitaine Charles Penaud, appareille de Brest. À son bord, se trouvent les Sœurs Régis Flechel, Bruno de Monlas, Ignace Chamleau et Joséphine Moureau.
Le voyage, avec la traversée de l’Atlantique, la navigation le long des côtes argentines avant d’affronter le terrible passage du Cap-Horn, va durer six mois. Après les îles Gambier, le navire fera escale dans la baie de Vaitahu sur l’île de Tahuata[34] avant de se rendre à Taiohae, la vallée principale de Nuku Hiva. Mais le capitaine refuse de laisser les Sœurs comme cela, pour ainsi dire à l’abandon dans un endroit qu’il juge hostile, et décide de poursuivre sa route jusqu’à Tahiti afin qu’elles puissent rencontrer le gouverneur Bruat, le seul pouvant prendre des décisions concernant les Marquises.
Ces toutes premières « filles de saint Joseph » en Polynésie resteront en fait à Tahiti où, installées dans ce qui deviendra plus tard l’hôpital Vaiami, elles s’occuperont essentiellement de soigner des malades.
En juin 1847, deux sœurs, les sœurs Boyer, Sœur Marcelline[35] et Sœur Sophronie, quittent Tahiti en direction des îles Marquises. Elles ouvrent une école à Vaitahu, la plus grande vallée de l’île de Tahuata. Malheureusement cette première tentative échouera car, un an plus tard, en septembre 1848, elles sont contraintes d’évacuer l’île en urgence suite à une guerre avec les tribus de Hiva Oa. Elles embarquent, en compagnie de Monseigneur Baudichon, sur le Cincinatti, un navire baleinier de passage dans l’archipel.
********************
2007 – Les pionniers de l’école des Marquises jusqu'à 1904 – Fr Joseph LE PORT, fic – p.18 ; 40 ; 43
Inititiaves et difficultés
Enseignement “public” : enseignement “organisé par l’État”, dit le petit Robert. Public aussi, dans le sens : accessible au peuple, destiné au peuple, sans discrimination.
Abel Dupetit-Thouars, ayant procédé à la « prise de possession des îles Marquises » en 1842, suggère à l’amiral Roussin, ministre d’État chargé de la Marine et des Colonies, de demander à la congrégation de St-Joseph de Cluny quatre sœurs enseignantes pour être employées dans cet archipel. « Madame, écrit le Ministre, le 24.02.43, à Mère Anne-Marie Javouhey, par suite de proposition concertée entre vous et mon Département, j’ai décidé que 4 Sœurs de votre Congrégation seraient employées aux Îles Marquises.
Vous voudrez bien pourvoir à ce que les sœurs désignées par vous pour cette destination soient rendues pour le 5 mars à Brest, où elles seront embarquées comme passagères à la table de l’État-Major, sur l’und es bâtiments de l’État à expédier de ce port. » (SJC)
Embarquées à Brest, sur la Charte, elles atteignent Taiohae en février 1844. « Comme il n’y avait pas d’ordre pour nous garder là, annonce sœur Régis à sa supérieure, le Commandant du navire nous conduisit jusqu’à Tahiti », où M. Bruat vient de s’établir le 04.11.1843. Ces religieuses, à leur insu, débarquent en Océanie à un moment stratégique, pourrait-on dire : le gouverneur Bruat, affecté d’abord à Taiohae, vient de prendre pied à Papeete. La Reine Pomare, qui, « sous la pression », a signé le protectorat se ravise, le consteste, alors que Paris l’a ratifié. D’où sa « déchéance », et la proclamation d’une « prise de possession » ; bientôt Pritchard sera emprisonné. Vif émoi à Papeete et dans les vallées. Guerre. Les sœurs s’emploient d’abord à soigner des malades ; puis les blessées de guerre. L’enseignement aux Iles Marquises peut attendre…
[…]
Les premiers missionnaires catholiques arrivés aux Marquises, avaient débarqué à Vaitahu Tahuata, le 2 août 1838 et n’y restèrent qu’une décennie. En juin 1847, venant de Tahiti, deux soeurs de St-Joseph de Cluny s’y trouvaient aussi ; elles ouvrirent en juillet une école pour les filles. L’année suivante, leur oeuvre reçut un encouragement inopiné : des Mangaréviens de passage participèrent à une procession jubilaire, chantèrent des cantiques à livre ouvert et suscitèrent, ce faisant, autant l’admiration que l’envie de pouvoir les imiter. Au sujet de cette première école de Vaitahu, le Père Siméon Delmas écrit : « On se hâta d'ouvrir une école, que dirigèrent les Soeurs de St-Joseph de Cluny arrivées par le "Gassendy" le 04.06.1847. Malheureusement une guerre acharnée vint troubler la paix ; le 12 septembre de l'année suivante, les Soeurs se retirèrent à Tahiti. … Les Soeurs n'avaient tenu l'école que 15 mois ; mais elle avait dû commencer avant leur arrivée. » (Taiohae, E 25.2-4)
[…]
[p.43] – L’année suivante, un autre contre-amiral, Brossard de Corbigny, à bord de la Triomphante en mer, adresse aussi au ministère ses observations sur les écoles aux Marquises, datées du 9 juillet 1881. « Les écoles, qui sont l’avenir du pays, ne peuvent être tenues que par des professeurs parlant la langue kanaque, et il me paraît indispensable qu’ils parlent aussi le français. Les missionnaires des Marquises et les frères de l’école chrétienne de Tahiti remplissent à peu près seuls ces conditions.
Les quelques ministres protestants qui ont été autorisés à tenir des écoles aux Marquises sont des Sandwitchiens qui savent un peu d’anglais et pas un mot de français ; ils nous rendent aujourd’hui le service de tenir les enfants sous leur surveillance, mais ils ne peuvent préparer l’avenir et il faudra nécessairement avoir recours à d’autres instituteurs.
En résumé, Monsieur le Ministre, je pense qu’il serait très utile pour l’avenir des Marquises, que les missionnaires y soient placés sous la dépendance de l’autorité locale, soit comme Ministres du culte soit comme maîtres d’école. – Pour obtenir ce résultat, il suffirait de reconnaître régulièrement la mission en lui imposant toutes les charges nécessaires afin d’éviter les abus qu’elle peut avoir la liberté de commettre sous le régime d’indépendance où elle se trouve aujourd’hui (Note marginale : Bien !)
Pour les mêmes motifs, il me paraîtrait utile non seulement d’assurer la situation des sœurs de St-Joseph de Cluny qui se consacrent aujourd’hui à l’éducation des jeunes filles de Nuku-Hiva, mais encore d’en augmenter le nombre pour leur confier une autre école dans le groupe S.E, soit à Hiva-Hoa, soit à Vaitahu. (Note marginale : Sans doute)
Je ne suis d’ailleurs guidé dans cette appréciation par aucun désir de propagation religieuse dans un pays où les efforts des missionnaires n’ont, de ce côté, obtenu aucun résultat sérieux, mais bien par la nécessité qui s’impose d’employer au développement et à la civilisation des indigènes, par l’éducation de leurs enfants, tous les éléments utiles qui peuvent être à notre disposition. » (Aix, cart. 106 H 24)
********************
2010 – Évangélisation des Îles Marquises – Mgr Hervé-Marie LE CLEA’CH – p.31
SŒURS DE SAINT JOSEPH DE CLUNY.
Le 4 juin 1847, arrive à Vaitahu le navire « Gassendy ». À son bord sont les Sœurs Sophronie et Marcelline[36]. La bienheureuse Mère Javouhey avait envoyé en 1843, des Sœurs destinées à Taioha’e. Le capitaine prit la décision de ne pas les laisser débarquer et les conduisit en Mars 1844 à Tahiti. Maintenant le vœu de la Mère fondatrice se réalisait. Les Sœurs ouvrirent une école à Vaitahu pour des jeunes filles et femmes bien indociles…
DÉPART DE MGR BAUDICHON.
La disposition des catéchumènes et nouveaux baptisés changèrent bientôt. En Mars le chef Maheono fit une expédition à Hiva Oa pour chasser les victimes humaines à l’occasion des funérailles de sa mère. La présence des soldtas français était la cause de grands désordres dont l’ivrognerie. La guerre tribale éclata. De nombreux catéchumènes renonçèrent à leurs promesses.
En 1848, le 15 Septembre, Mgr Baudichon voyant d’un côté que l’île de Tahuata était toute bouleversé par les guerres, et pensant aussi, d’un autre côté, que la Mission des îles Marquises était sans avenir, prit la résolution de s’en aller définitivement à Tahiti qu’il pensait être encore une partie de son Vicariat. Le 15 septembre, il partit effectivement, à bord du « Cincinnati », navire baleinier, capitaine Williams, emmenant avec lui les deux Dames religieuses de Saint Joseph de Cluny.
Après avoir touché à Taiohae où Mgr apprit la proclamation de la IIème République en Métropole, lui et les Sœurs arrivèrent à Papeete le 23 septembre. Le 13 novembre, Mgr Baudichon apprend que le 9 Mai 1848, son Vicariat a été divisé, entre les Iles Marquises dont il demeure titulaire et Tahiti confié à Mgr Tepano Jaussen, Évêque d’Axiéri. Mgr Baudichon rentre en France en janvier 1850, à bord de l’« Arche d’Alliance ». Nous avons de lui son « Journal ». Il va mourir en France en 1882. (O’Reilly, BiographieTahitiens ? ArchSSCC 48-8, 48-23).
********************
Lettres
* Lettre 625 d’AMJ à la Sœur Madeleine Collonge- 13 novembre 1846 - Tome IV - p.238-239 ;
* Lettre 675 d’AMJ à la Sœur Madeleine Collonge- 12 novembre 1847 - Tome IV - p.294-296 ;
* Lettre 692 d’AMJ à la Sœur Claire Boyer - 26 janvier 1848 - Tome IV - p.318-320 ;
* Lettre 777 d’AMJ à la Sœur Régis Fléchel - 18 décembre 1848 - Tome V - p.99-100 ;
* Lettre 791 d’AMJ à la Sœur Régis Fléchel – 14 février 1849 - Tome V - p.118-119 ;
Articles
* Annales historiques de la Congrégations des Sœurs de Saint Joseph de Cluny – 1779-1851 - p.647, 666-667 ;
* CHASTEL Patrick - Les « filles de Saint Joseph » et la terre des hommes - 13 novembre 2013 - marquises.homme.blog ;
* DELMAS Siméon – Essais d’histoire de la mission des îles Marquises – Annales des Sacrés-Cœurs 1906 ;
Livres
* COUCHAUX Réal - L’implantation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny à Papeete au XIXème siècle - Master 2 d’histoire - UPF - 2006 - 246 p. ;
* DELAPLACE - La R.M. Javouhey Histoire de sa vie - Paris - 1886 - tome II ;
* DELAPLACE - La R.M. Javouhey Histoire de sa vie - Paris - 1915 - tome II ;
* HODÉE Paul - Tahiti 1834-1984 - 1983 - 702 p. ;
* LAVAL Honoré - Mémoire pour servir à l’histoire de Mangareva - Société des Océaniste n°15 - Paris 1968 - p.247 ;
* LE CLEA’CH Hervé-Marie – Évangélisation des îles Marquises – 2010 ;
* LE PORT Joseph – Les Pionniers de l’école aux Marquises – jusqu’à 1904 – Papeete – 2007 -134 p.
* ROUGNANT Marie Françoise - Centenaire de la Congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny à Tahiti - 1844-1944 - Papeete - 1944 ;
[1] Information non vérifier… venant de l’article CHASTEL Patrick - Les « filles de Saint Joseph » et la terre des hommes - 13 novembre 2013 - marquises.homme.blog ;
[2] Son acte de décès indique Mectilde et non Marcelline comme nom de religieuse.
[3] Les sœurs Boyer sont déjà de retour à Papeete au moment ou Anne-Marie Javouhey écrit cette lettre.
[4] Sœur Claire Boyer, qui fut la première Supérieure de Sainte-Marie de Madagascar, administra cette communauté pendant trente-sept ans avec un zèle admirable. Elle mourut subitement, au milieu de ses occupations, de la rupture d'un anévrisme, le 4 août 1885. L'île était alors sans prêtre ; néanmoins, par les soins des Sœurs, les funérailles de la bonne Mère ne manquèrent pas de pompe, et tous les fonctionnaires y assistèrent. Son corps fut porté à l'église où l'on chanta les prières liturgiques. M. le Résident fit élever un mausolée à la vénérée Supérieure, en reconnaissance des nombreux et importants services qu'elle avait rendus à la colonie. C'est à Sœur Claire, qui assista Mgr Dalmond, préfet apostolique de Madagascar (mort en 1847), qu'on doit une relation écrite des derniers jours de ce saint prêtre. Sœur Claire était née à Ségonzac, en 1813. Deux de ses sœurs, également religieuses de la Congrégation de Saint-Joseph de Cluny, les Sœurs Sophronie et Mectilde ou Marcelline, se dévouèrent à Tahiti dès les premières années de cette fondation.
[5] Les sœurs Boyer sont déjà de retour à Papeete au moment ou Anne-Marie Javouhey écrit cette lettre.
[6] Premier envoi à Taïti en 1843, sur la Charte, savoir : les sœurs Régis Fléchel, supérieure, Bruno de Monlas, Ignace Chambeau, Joséphine Moureau.
[7] Second envoi en 1846, sur la Sirène, sœur Sophronie Boyer, Marie Glissoux, Mectilde (Marcelline) Boyer, Hélène Bernier, Marie-Victoire***et Suzanne***.
[8] Note de l’auteur. - Cette humble ébauche des Annales historiques de notre Congrégation a été revue depuis sa terminaison en 1878, c’est-à-dire corrigée çà et là, et a reçu des augmentations assez nombreuses. Mais par une coïncidence dont nous sommes heureuses, cette révision s’achève encore dans le mois consacré à notre auguste protecteur et père Saint Joseph. Nous déposons de nouveau ce travail à ses pieds, en le priant de le bénir, s’il peut avoir quelque utilité pour l’institut qui a été placé d’une manière si admirable sous son consolant vocable et patronage. - Fait à Paris, Maison-Mère, - En la veille de la fête de Saint-Joseph, 18 mars 1884. - Sœur LEONTINE FONTAINE.
[9] Mgr Douarre, évêque de Nouvelle-Calédonie et non des Marquises.
[10] Commencée par les deux Sœurs Boyer en 1847 sans succès, on y est retourné en 1859 ou 1860. C’étaient les sœurs Mélanie Jarrier, Albertine Charnay, Lazarine Villemain. Elles y sont allées après une épidémie de petite vérole qui avait enlevé tous les vieillards ; il ne restait presque plus que des enfants.
[11] De Tahiti et non de France.
[12] Les deux sœurs Boyer – Mectilde et non Marcelline.
[13] Lettre de 1848.
[14] Il y a une inversion de la chronologie. L’escale aux Gambier précède celles des Marquises.
[15] L’auteur inverse le sens du voyage… les Gambiers précèdent les Marquises.
[16] Mectilde et non Marcelline.
[17] 1848 et non 1847.
[18] Mectilde et non Marcelline.
[19] Claire Laux, op. cit, p. 314.
[20] Ibidem, p. 314.
[21] Philippe Delisle, « Un "royaume des sœurs" en Guyane française : Mana (1828-1846) », in Claude Prudhomme (sous la direction de), Une appropriation ... op. cit, 140.
[22] Archives SJC 5A Tahiti. Lettre du 24.02.1843. Ministre des colonies à supérieure de la congrégation.
[23] Comme la plupart des auteurs qui rapporte cette mission l’orthographe du nom de sœur Joséphine est érroné : Mourot.
[24] Archives de l’Archevêché, Tahiti, D21-A. lettre du 24/04/1844. Sœur Régis Fléchel à la Supérieure de France.
[25] Archives de l'archevêché, Tahiti, D 21-A-5.
[26] Archives de l'archevêché, Tahiti, D 21-A-5.
[27] Archives de l'archevêché, Tahiti, D 21-A-5.
[28] C'est ainsi que l'appelle la sœur Régis Fléchel dans ses lettres.
[29] Ceci semble à nuancer car la Roncière écrit le 12 février 1869 : « Les îles Gambier n'ont jamais fait partie du protectorat français. » L'annexion de l'archipel a lieu le 21 février 1881. Claire Laux, op. cit, p. 317.
[30] Emmanuelle Rougnant, Centenaire de la Congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny à Tahiti (I844- 1944), Papeete, 1944, p. 10.
[31] Archives de l'archevêché, Tahiti, D 21-A-4.
[32] Archives de l'archevêché, Tahiti, D 21-A-5.
[33] Archives de l'archevêché, Tahiti, D 21-A-5.
[34] Information à vérifier ?
[35] Mectilde et non Marcelline.
[36] Mectilde et non Marcelline.
Ajouter un commentaire