BAUDICHON, Mgr Joseph-Paul (1812-1882)
BAUDICHON, Mgr Joseph-Paul (1812-1882). – Premier vicaire apostolique des îles Marquises. Né à Sainte-Maure (Indre-et-Loire) le 18 septembre 1812. Fait profession dans la congrégation des Sacrés-Cœurs de Picpus en 1837. Ordonné prêtre en 1838. Reçoit son obédience pour l’Océanie et arrive à Vaitahu, îles Marquises, par le Friend, goélette anglaise, avec Mgr Rouchouze et cinq autres missionnaires, le 3 février 1839. Supérieur de cette mission débutante, c’est lui qui reçoit à Vaitahu, en avril 1842, l’amiral Dupetit-Thouars, envoyé par la France pour prendre possession de l’archipel. C’est lui qui sert d’interprète entre l’amiral et le roi Iotété et qui circule dans les îles avec les Français : on trouve son nom dans les procès-verbaux d’annexion des îles Tahuata, Nuku Hiva et Ua Pou. En 1844, après la disparition de Mgr Rouchouze dans le désastre du Marie-Joseph, il est nommé par Rome administrateur du Vicariat apostolique de l’Océanie orientale, en qualité de coadjuteur de l’évêque naufragé, dont la mort n’était pas encore regardée comme officielle. Est sacré évêque de Basilinopolis le 21 décembre 1845 dans la cathédrale de Santiago par Mgr Etua. Dès le lendemain, il regagne, à bord du Crisquar, les Marquises où il arrive à Taiohaé le 23 janvier 1846. Il y a alors à peine deux douzaines de baptisés vivant aux Marquises. Préside quelques cérémonies de baptême à Tahuata et à Ua Pou, bénit quelques chapelles, reçoit deux sœurs de Saint-Joseph de Cluny venues pour tenir une école, le tout dans un milieu de menaçants conflits locaux qui découragent l’évêque. Il regarde alors du côté de Tahiti, île désormais ouverte à la libre prédication des missionnaires catholiques. Il s’embarque sur le Cincinnati le 15 septembre 1848. Fatigué il ne fera que passer à Tahiti qu’il quitte le 28 janvier 1849 par l’Arche d’Alliance, Cdt Marceau. De retour en France, en juillet 1850, sa santé ne lui permettant pas de reprendre son poste aux îles Marquises, il donne sa démission en 1849. S’engage de 1852 à 1869 avec son neveu Jules Le Clercq dans un Picpus de la plus stricte observance dont il deviendra le premier « Supérieur général », dans une congrégation considérée comme schismatique. Tout rentrera dans l’ordre. « Il manquait d’esprit surnaturel, de respect pour ses supérieurs, avait des vues de politique humaine et d’aspiration vers les grandeurs », dit une note qui s’étonne qu’il « ait accepté d’être nommé roi aux Marquises en 1848 ». Meurt à Tours (Indre-et-Loire) le 11 juin 1882. Il était chevalier de la Légion d’honneur. Ses armoiries épiscopales figuraient deux païens convertis s’agenouillant au pied d’une croix qui porte en banderole la devise fides ex auditu. La croix est plantée au sommet d’une île montagneuse, Tahuata, où commença la mission en 1838. Les Sacrés-Cœurs planent sur la mer qui entoure l’archipel.