Ce jour, 16 juillet 1841.
Raphaël
Nous t'écrivons, à toi qui es Missionnaire Évêque, pour te parler des réunions d'hommes religieux et de femmes religieuses, Notre père Évêque, vrai Raphaël, car c'est ainsi que nous t'appelons ; vrai Raphaël, disons-nous, parce que tu as reçu le pouvoir du Vicaire de Jésus-Christ, et c'est pour cela que nous t'appelons vrai Raphaël, nous t'appelons notre père, parce que, comme Missionnaire, tu nous apprends la parole du Dieu vivant qui nous fait vivre aussi. C'est Marie-Joseph (Coudrin) qui nous envoya les Missionnaires qui nous instruisent : mais, Marie-Joseph étant mort, son pouvoir a passé entre tes mains. Tu es donc notre père, et nous sommes tes enfants. Pense donc à nous, comme à tes enfants, Père bon, nous voici, nous autres enfants de Dieu et chrétiens nouveaux de l'Océanie : oui, ces enfants de Dieu sont les tiens. Fais donc en sorte que nous soyons associées à tes réunions religieuses, afin d'exulter ensemble le cœur de Jésus-Christ notre Sauveur. Père bon, nous ne savons pas aimer Dieu : dis donc à ton peuple qu'il lui demande de la vertu pour les habitants de Mangaréva. Nous ne faisons qu'un seul peuple de Jésus-Christ : associe-nous donc, nous autres, avec ce peuple chéri de Dieu.
Demande à Jésus-Christ, pendant la messe, qu'il affermisse en nous l'amour divin, afin que nous puissions voir le séjour du ciel, cette demeure des bienheureux. Ils se réjouissent dans le ciel, parce que c'est la demeure du Seigneur. Voilà quelle est la gloire du bon peuple qui pratique sa parole.
Envoie-nous des religieuses : c'est à toi qu'il appartient de nous en envoyer. Nous les attendons tous les jours.
Raphaël, nous sommes tes enfants. Associe-nous à tes sociétés religieuses.
Je suis …
Gotepereta. Je reste à Rouru.
[Annales de la Propagation de la Foi – T. 14 – 1842 – pp. 349-350]