16 juillet 1841.
Cette lettre est pour vous, mes soeurs ainées. Je vous salue. Nous pensons beaucoup à vous, et nous vous remercions de ce que vous avez pensé à nous aussi, chères et bonnes aînées. Faites à Dieu des prières ardentes poussez des cris vers notre bonne mère, la bienheureuse Marie, et efforcez-vous d'obtenir des grâces pour vos soeurs cadettes. Nous sommes en Océanie, et nous pensons : quand vous verrons-nous ? Ce sera sans doute au Ciel. Nous allons prier sur-le-champ Notre-Seigneur Jésus-Christ. Mais nous sommes nouvelles chrétiennes, et nous ne sommes pas encore habiles à prier. Nous ne sommes pas non plus habiles à aimer Dieu. Comment ferons-nous donc pour vous obtenir des grâces ? Cyprien est mon père directeur. J'ai la pensée de demander au Saint-Esprit un cœur droit pour vous. Mais vous êtes le peuple chéri de Dieu. Notre-Seigneur a été bon aussi à notre égard, et nous voilà aussi devenues chrétiennes. Nous avons été baptisées au nom de Jésus-Christ, et nous faisons partie de l'Église, qui est la réunion des Fidèles. Chères sœurs aînées, notre terre a été ravagée par le vent : demandez maintenant à Dieu qu'il nous donne notre nourriture quotidienne. Aimons-nous les unes les autres, car il n'y a qu'un Dieu ; c'est certain. Voici ma lettre, pour être un gage de mon amitié.
Je suis Godelène.
[Annales de la Propagation de la Foi – T. 14 – 1842 – pp. 351]